Acheter des œuvres d’art pour décorer sa maison ou les bureaux de son entreprise, ce n’est pas la même chose. On vous explique pourquoi dans cet article !
1. Les raisons pour lesquelles on achète de l’art
Nous n’avons pas du tout le même état d’esprit lorsque nous achetons une œuvre pour notre habitation ou notre entreprise.
Achat coup de cœur
“Le cœur a ses raisons que le raison ignore.” Cette maxime entrée dans la culture populaire illustre parfaitement les achats d’art lorsqu’il s’agit de décorer son habitation.
Beaucoup d’acquisitions se font en effet sur un coup de cœur. Que ce soit pour orner une pièce de son appartement ou offrir un cadeau, la dimension émotionnelle est prépondérante et les records des ventes aux enchères nous rappellent régulièrement que certains sont prêts à des folies pour acquérir une œuvre.
L’art porteur du message et des valeurs de l’entreprise
L’achat d’art dans le cadre de l’entreprise est motivé par des considérations beaucoup plus terre-à-terre.
Il s’agit davantage du résultat d’une longue réflexion autour du projet de l’entreprise où l’art s’inscrit comme un moyen pour réaliser un objectif.
L’acquisition d’art devient ainsi le levier de stratégies concernant la communication, la politique des ressources humaines ou l’optimisation financière.
2. Le choix des œuvres
Une différence notable dans la démarche d’acquisition réside dans les thèmes et les représentations des œuvres.
Liberté totale à la maison
Lorsque l’on fait l’acquisition d’une œuvre à titre privé, au-delà du budget disponible, il n’y a pas grand-chose qui limite notre décision d’acheter une œuvre si ce n’est l’autocensure. On choisit une œuvre en fonction de ses goûts et rien ne nous retient d’oser.
Nu, kitsch ou encore esthétique gore, tant que cela nous plaît, personne n’a rien à y redire. Quoiqu’une nature morte est bien entendu très discutable !
Un cahier des charges dans les entreprises
Une entreprise investit dans l’art pour des raisons mûrement réfléchies. Le choix des œuvres est donc guidé par des objectifs préétablis et l’acquisition des œuvres se fait selon un cahier des charges précis.
Si le curateur d’une fondation d’art jouit d’une certaine liberté, celle-ci est beaucoup plus restreinte dès qu’il s’agit de décorer des bureaux ou des lieux accueillant des clients. Dans ce cas précis, les œuvres doivent incarner les valeurs de l’entreprise et véhiculer des messages positifs et fédérateurs.
3. Le nombre d’œuvres d’art à acheter
Une entreprise et un particulier n’ont pas les mêmes contraintes d’espace et la nature de leurs projets de décoration diffère.
Des achats d’œuvres d’art opportunistes
A moins d’emménager dans une nouvelle habitation, un particulier a tendance à acheter une œuvre d’art sur un coup de cœur, et sa collection s’agrandit au fur et à mesure qu’il découvre de nouvelles pièces.
On achète très rarement plus d’une œuvre à la fois et la taille de notre logement a également une incidence sur le nombre d’œuvres que l’on peut tout simplement accueillir chez soi. Entre la décoration spartiate ou minimaliste et l’effet brocanteur, il faut trouver un équilibre.
L’art en entreprise, une autre dimension
Les bureaux de plus de 1000m2 ne sont pas si rares et la norme Afnor NF X 35-102 qui définit les caractéristiques des bureaux recommande un espace minimum de travail de 10 m² par personne, on comprend vite que décorer de tels espaces comportent quelques difficultés.
Une entreprise souhaitant introduire ou renouveler sa collection d’œuvres d’art dans ses bureaux doit ainsi faire l’acquisition d’un nombre bien plus important d’œuvres qu’un particulier. Il s’agit a minima de décorer son hall d’accueil, ses espaces de travail, ses salles de réunion etc…
Plus l’entreprise est grande, plus il faut d’œuvres. Et plus la tâche est compliquée !
4. La durée d’exposition des œuvres
Le temps qu’une œuvre est amenée à être exposée est différent selon qu’on soit un particulier ou une entreprise.
Une œuvre pour la vie ?
Nous avons vu que l’achat d’art par un particulier est souvent le fruit d’un coup de cœur. La dimension sentimentale est donc importante et la relation qui se noue avec l’œuvre s’inscrit dans le temps, souvent pour la vie.
Néanmoins, avec le temps, certains collectionneurs se lassent aussi de leurs acquisitions ou manquant de place pour en acquérir de nouvelles décident de s’en séparer. Se pose alors la question de la vente ou du don à des musées.
Une collection qui se renouvelle régulièrement dans les entreprises
Une entreprise a tendance à changer sa décoration et enrichir sa collection plus régulièrement.
Les stratégies et les valeurs des entreprises évoluent. Pour accompagner ces changements, les éléments de décoration et les œuvres sont donc renouvelées.
Dans le cadre d’une démarche d’art en entreprise visant à améliorer la qvt et le bien-être des collaborateurs, un renouvellement des œuvres exposées est ainsi préconisé tous les 6 mois.
5. La fiscalité des œuvres d’art
La fiscalité est un outil permettant de favoriser certains comportements des agents économiques en leur conférant certains avantages. Les objectifs de la fiscalité des œuvres d’art ne sont pas les mêmes.
Favoriser la transmission du patrimoine
La fiscalité de l’art pour les particuliers concerne davantage la question de la transmission du patrimoine. Il s’agit de réduire le poids des droits de succession : les œuvres d’art sont ainsi totalement exonérées.
Concernant la TVA, un particulier doit s’acquitter d’une taxe de 20% s’il achète son œuvre auprès d’un professionnel et de 5,5% s’il acquiert l’œuvre directement auprès d’un artiste français ou ses ayants-droits.
Favoriser l’investissement dans la création contemporaine
Nous avons évoqué dans notre précédent article la question de la défiscalisation par l’art des entreprises. Ce dispositif a été mis en place pour favoriser l’investissement dans la création contemporaine modulo de nombreuses contraintes si bien que ce système est surtout avantageux dans le cadre d’une fondation d’entreprise.
Lorsqu’une entreprise souhaite décorer ses bureaux et investir dans l’art pour améliorer le bien-être de ses salariés, le meilleur argument de l’administration réside dans le fait qu’elle récupère la TVA lors de leurs achats d’œuvres.
Concrètement cela signifie qu’une entreprise bénéficie d’une réduction de 20% lorsqu’elle fait l’acquisition d’une œuvre.
Acheter de l’art, ce n’est donc pas la même chose que l’on soit un particulier ou une entreprise : état d’esprit, liberté dans le choix des œuvres, volume d’achat, durée d’exposition ou encore fiscalité constituent autant de différences dans la démarche d’investissement. Vous avez des questions ou voyez une autre différence notable, partagez vos idées en commentaires !